mercredi 22 juin 2011

LE REEL

 
Le réel selon Lacan, soit l'objet cause du désir, de la jouissance autre que phallique, de l'inquiètante étrangeté. Il invente ce concept de REEL dans le séminaire: "L'identification".
Lacan dit, rien ne manque dans le réel, le manque est de l'ordre du symbolique.
Le réel c'est ce qui dans l'expérience est hors sens, hors langage. Quand on le renconre on reste sans voix, en panne de mots pour dire. Ds les cas les + graves ça va jusqu'au traumatisme, jusqu'à faire vaciller les assises symboliques d'un sujet, car c'est l'impossible à penser, l'innommable.
La jouissance n'est pas à confondre avec la jouissance sexuelle qui n'en est qu'une part. Il s'agit d'une composante du fonctionnement psychique qui se lie au corps qui vit (un sujet n'est pas un pur esprit, il est incarné, c'est un être de chair, un sujet qui jouit ds son corps, dans les relations avec les autres.
Lacan précise que la castration est symbolique, puisque dans le réel, il ne manque rien au sexe de la femme.
Pour Freud ce qui a été inscrit ds l'inconscient ne peut + être réinstauré comme réel.
l'objet a est perdu, il est symbolisé et réapparaît dans le signifiant (-Y).

Le schéma R:
Le schéma R développé dans " Les Ecrits" "d'une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose, Lacan utilise le schéma R pour construire un autre schéma qu'il appelle le schéma I qui lui visera à rendre compte de la structure du délire du président Schreber.
ce schéma rend compte du réel, du symbolique et de l'imaginaire. Déja dans le 1er schéma dit L, le réel était absent, la lettre R inscrite sur le quadrangle miIM désigne la réalité psychique, non le réel.
Le schéma R esquissé dans: "Les formations de l'incs"; le symbolique et l'imaginaire sont opposés en miroir. Au sommet du triangle symbolique Lacan inscrit le signifiant du Nom du Père et au sommet du triangle imaginaire, le phallus imaginaire auquel l'enfant va tenter de s'identifier.
Lacan part d'une situation d'indistinction fusionnelle entre la mère et l'enfant (symbiose). L'enfant est identifié au phallus, soit l'objet qui manque à la mère, il y à dès l'origine manque et l'enfant reconnait le manque dans l'autre.Pour lui, il n'y a pas symbiose puisque le manque est déjà inscrit et  fait tiers terme, le phallus venant le combler.
L'objet phallique est imaginaire et l'identification de l'enfant à cet objet est une identification imaginaire. D'autre part, le désir de l'enfant, est désir de désir. L'enfant est assujet (assujetti à la mère). Cette triangulation marque le registre imaginaire.
Puis l'enft remarque que la mère s'intéresse au père. Ce père sera un phallus rival. La mère a donc introduit un père symbolique et l'enfant va se situer comme sujet désirant, inaugurant l'épreuve de réalité et l'espace symbolique. Ce registre symbolique modifie la dialectique de l'être en dialectique de l'avoir.
Dans l'économie psychique du sujet, il ne se produit donc jamais de découverte de l'objet mais seulement des retrouvailles avec le substitut de l'objet perdu.
L'objet perdu se constitue comme reste du symbolique et de l'imaginaire: il apparaît comme ce qui ne figure ni dans l'image spéculaire ni dans l'idéal du moi que pourtant il soutient de l'extérieur l'un et l'autre; il est le reste d'une division du sujet qui s'opère chez celui-ci du seul fait qu'il accepte d'en passer par le défilé du signifiant.
Le réel devient synonyme de traumatisme, de ce qui est impossible à symboliser et qui échappe même à tt prise imaginaire (exemple des troubles psychosomatiques).
Lacan identifie le réel à la jouissance, laquelle est l'au delà de toute prise ou chiffrage ds le symbolique, ds le langage, et comme telle, mortifère.
Le réel chez Bataille, est abolition des limites. Lacan le pointe dans le sentiment d'inquiètante étrangeté quand Freud cherche à éviter un quartier où il a vu des prostituées, ses pas le ramènent sans cesse au même endroit. Le signifiant s'est dérobé, il ne se souvient plus du nom de la place, et le réel fait retour comme intrusion d'une présence indésirable.

La bobine de fil et le réel:Le départ de la mère cause irrémédiablement la division du sujet comme réel (-Y). La bobine qand elle quitte le bord du lit, symbolise" l'objet a" (perte).Le sujet va s'ouvrir au langage à partir du consentement à la cession de l'objet dont il avait la jouissance.
+ tôt que de rester dans le réel, c'est à dire dans le battement de l'opposition signifiante (partir/revenir) comme le psychotique qui éteint/allume, l'enfant non psychotique lui, maîtrise le réel par le jeu, les mots, il invente.
Le fort/da fonde les premiers signifiants sur le réel de l'absence de la mère.
Par le langage (désir, pulsion) le sujet n'est + dans le réel, assujetti aux caprices et désir de la mère.
Donc l'enfant ou il est l'objet joui de la mère (psychose), ou est en place du phallus (être le phallus qui comble le manque de la mère).
Le nouveau né n'est pas un sujet, mais un objet réel aux mains de la mère. Il y a des mères qui ne sont que des pondeuses d'objets à laisser choir, faute d'être un substitut phallique, l'enfant restera un morceau de sa chair (un réel).

La Bejahung: comme passage du réel au symbolique (absent de la psychose et de l'autisme).
C'est un phénomène d'intériorisation psychique, c'est une affirmation primordiale à partir de la perception.
fonction forclusive // objets entre séparation de ceux qui sont intégrés par le sujet et autres rejetès à l'ext (dans l'Autre extérieur, ou dans l'inconscient). C'est donc un processus primordial d'exclusion mais à l'intérieur du sujet (a-S1).
Le sujet dit sa jouissance par le S1 (signifiant maître), l'autiste lui redouble le S2 de l'Autre comme jouissance venue de l'Autre.
Le père du psychotique, non père du symbolique de la coupure de la métaphore mais père comme double imaginaire. Forclusion du Nom du Père, non le père de la réalité qui n'existe pas, mais la fonction du père (coupure, Autre)
Le cas Hans: A la naissance de sa soeur, par l'irruption de l' érection et déni de sa mère, il perd sa position dans le leurre phallique où il était avec sa mère. Un réel traumatique fait donc effraction dans le jeu imaginaire avec sa mère.
La Puberté: Comme surgissement d'érection, de poils sur le pubis, ce sont pour l'adolescent un réel qui fait irruption sur le corps. Cette tuché, est ce trou dans le savoir (on ne lui avait rien dit).
Corps réel: Présence animale à distinguer du corps symbolique. Le corps symbolique dépend des signifiants du sujet (ex l'hystérique).
Zones érogènes et réel: ilôts, reste de jouissance, non prise dans le signifiant propre à la satisfaction pulsionnelle.
Reste et réel: Ce qui est hors d'atteinte de la parole, ineffable et non représentable, part silencieuse de la personne.
Le reste dans la cure est ce qui résiste à l'élaboration signifiante. Un résidu pulsionnel, un reliquat d'inconcient jamais analysé (refoulement primaire) et quantum pulsionnel (objet a).
L'autiste qui s'énuclée essaie d'introduire du - dans le réel en extrayant un morceau de corps.
Entre une mère et son enfant, ça commence par un corps à corps réel. L'enfant est joui. La mère objet érotique convoité et à prendre.
Ce qui permet la séparation, c'est la division de la mère par un objet qui cause son désir (elle est barrée)-> Le désir phallique d'une femme comme effet séparateur.
C'est dans le sympt de l'enfant que se déchiffre l'inconscient de la mère, du couple, comme réel sous forme jouie, l'enfant comme vérité de l'Autre.
Ex de l' homme aux rats pris dans un excès de jouissance sans nom, la jouissance de la zone anale que Freud repère comme le mode particulier de sa jouissance. L'homme aux rats subient passivement l'effet des signifiants maîtres (sadisme,haine du père, capitaine cruel) sous la passion desquels il succombe malgrè les rituels et stratégie mise en place, formules de défense...

Réel de l'enfant , réel de l'adolescent:
Chez l'adolescent apparition des caractères sexuelles secondaires, changement du corps, appartenance à un sexe.
Le trauma chez l'enfant c'est le sexe, l'érection de Hans par exemple, c'est un réel parce qu'il n'est pas programmé par le sujet.
Passage de l'autoérotisme, jouissance sans Autre, sans objet, et l'hétérosexualité qui inclut l'énigme du désir de l'Autre.
Donc le réel dans l' enfance c'est la question du traumatisme du plaisir sexuelle et à  l'ado par la découverte de l' Autre sexe.
L'entrée dans l'adolescence, soit la  poussée pulsionnelle qui fait effraction dans le fantasme infantile, avec apparition de l'énigme du désir de l'Autre (trous rencontrés). Perte donc de l'assurance de son fantasme qu'il a construit pendant son enfance. Perte produite par une jouissance venant maintenant de l'extérieur (Lacan dit la jouissance phallique est hors corps)

L'objet a: l'objet a passe par l'Autre en perdant sa dimension de réel, il devient "a" libido.
Chez l'autiste en l'absence de l'Autre, "l'objet a" reste un pur réel.
Ex: objet scopique de la mère qui regarde l'enfant -> désir de la mère (son objet a), sans cet objet scopique "a ", il y a un regard vide, jouissance du vide.
C'est le montage pulsionnel qui inclut l'Autre (et donc l'objet a libido)---> chercher sur l'Autre, d'une jouissance, d'une zone érogène, aller vers l'objet extérieur (perdu), en faire le tour, c'est donc la pulsion par le passage de l'Autre qui fait l'objet libidinal.
// voix de l'Autre, sur lequel l'enfant étaye sa jouissance a-S1. Faute de pouvoir prélever l'objet voix de l'Autre (pour en faire ses S1), chez l'autiste,  la voix de l'Autre, reste un absolu, un réel (commandement, S2).  Redoublement de la voix de l'Autre, imitation du commandement, l'autiste ne peut babiller, incorporer la voix comme sienne.
L'Autre doit être porteur d'objets (cause du désir), pour l'autiste il n'est que réel (il n'y a ni invidia, ni jalousie).
Chez l'autiste, il y a absence de l'objet regard chez l'Autre (pulsion scopique). Il semble tout voir sauf celui qui lui parle.

Père réel // père symbolique: Agent de la castration, père qui crie, en colère.

Jouissance, réel, trou et bord, lettre, trace, écriture: La jouissance dans le trou c'est la place du réel. La seule jouissance accessible par le sujet, est la jouissance de bord (différence entre lettre, signifiant et réel (Le tore symbolise cela).
Le nuage comme semblant, la pluie comme chute, réel. C'est ce réel de la pluie qui par le ravinement forme des traces. Ainsi l'écriture peut être dite trace dans le réel. L'écriture, la lettre est dans la jouissance, le réel, alors que le signifiant est dans le symbolique.
La trace est un signe du réel alors que le signifiant est effacement de cette trace. Ainsi l'être réel (de la souffrance, de la jouissance) est effacé par le signifiant et devient sujet de la parole.
La privation est réelle (trace de l'objet a), on ne peut en parler, ex: bibliothèque et anatomie féminine ex de lacan.
On ne peut parler de privation qu'à condition qu'il y ait une place symbolisée. Ds le schéma optique, il n'y a pas de place symbolisée pour a qui reste un pur réel.
Quand on parle de" l'objet a", on parle d'un trou qui est creusé. a c'est du réel, du manque réel.
Dans la bibliothèque, il faut le symbolique (autres livres) pour marquer la place du manque (le livre qui manque). Le manque est donc symbolique puisqu'il ne se définit que par la symbolisation.
Pas de pénis des femmes, au départ elle n'en sait rien (réel), ça devient un manque de pénis par rapport au garçon (phallus imaginaire).

Réel et l'adolescence:
Enigme de l'Autre sexe (trou rencontré), jouissance de la rencontre avec l'Autre sexe.

Le symtôme: pour l'enfant montre la jouissance, ce réel non symbolisé. L'enfant prête son corps à ce que la vérité de l'Autre s'y jouisse dit lacan.
L'enfant est d'abord un objet jouï, poupée vivante, petite chose érotique dans le corps à corps avec la mère qui abrite un rapport de jouissance, un rapport au réel (de la mère).
Comment se défendre contre ce réel? Engendrer un effet sujet, c'est à dire une coupure, une négativation, un effet de refoulement du réel et de la jouissance par le signifiant, dans ce cas il y a désir et demande.
L'enfant voué au service sexuel de la mère recourt à une jouissance sans non. Passer de l'irreprésentable de la pulsion à la signifiance (demande, fantasme, hallu) S <> D.
Différence symptôme somatique (énurésie) et symptôme psychique qui est une formation de l'inconscient. Le sympt somatique ne s'interprète pas c'est un pur réel, pure jouissance sans signifiant.
Le propre du signifiant est d'être organisé sous forme de chaîne ( un signifiant l'est pour un autre signifiant)-> Par la métaphore du N du P. La forclusion c'est un défaut de la solidarité des signifiants entre eux -> Les signifiants s'isolent entre eux + que des S1-> Phénomènes hallu chez psychotiques. Il y a irruption d'un signifiant dans le réel.
Ex signifiant "truie" (cas de Freud) comme venant de l'ext -> S2 et non a-S1

L' Oedipe: Permet de diviser la femme et la mère. Comme femme elle n'est pas tout. Fonction de symptôme pour l'homme. Mais elle a aussi son objet pour elle, c'est l'enfant. Comme mère, elle a donc son propre sympt qui lui permet de jouir hors partenaire.

CLINIQUEDonner la parole. Idée que les enfants ont des symptômes qui sont une tentative pour eux de traiter la jouissance. Nous essayons donc de ne pas en parler en terme de troubles du comportement, de la conduite, d'hyperactivité, qui sont des tentatives pour eux de traiter la jouissance.Donc pour le psychanalyste, l'enfant n'est pas un sujet d'observation mais bien un sujet de sa souffrance.
Le psychanalyste en institution est là pour traiter cette question de la jouissance.
Dans le champ de la protection de l'enfance, le réel c'est la maltraitance, l'inceste, la violence, les coups, le rejet, l'abandon, les passages à l'acte... Ces enfants sont objets de ce trop de jouissance.
Ce réel est aussi ce qui nous renvoie à notre propre réel de l'enfance (la nôtre).
Dans les groupes d'analyse de la pratique, le psychanalyste aide à penser l'impensable du réel, ce qui résiste à la pensée.
Dans le travail institutionnel il s'agit d'évider notre position de savoir par rapport au sujet.
Pour que le point de réel soit vraiment à la place de l'agent dans le discours, cela nécessite qu'au moins un participant puisse le soutenir. Au moins un des participants se questionne sur sa position face à ce point de réel. Enonciation singulière de chacun.
Exposé de Dominique CUNY, mai 2011

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