dimanche 19 juin 2011

LA CURE DE L'ENFANT



Quels sont les préliminaires à interroger dans la cure de l'enfant? :
1/ Il faut poser le diagnostic, névrose ou psychose?
2/ De quelle vérité du couple parental témoigne le symptôme de l'enfant?
Par ex: Si l'enfant n'a pas quitté sa place d'objet jouï de la mère, il est en place donc d'objet réel (psychose)----- enfant collé au sein 24h/24 sans parole adressée, sans demande.

Différent si l'enfant est détaché de la mère, il est l'objet a cause du désir dans son fantasme, l'enfant cherche "l'objet a" côté mère par sa demande (névrose).
L'ex d'Alice (étude de cas) où le fantasme marque l'absence de position phallique côté père, place phallique prise par le frère qui est le meilleur, le plus fort, le désiré de la mère.

Quelle place d'objet est-il pour l'Autre? un "objet a" réel qu'on jette (psychose) ou un "objet a" semblant, comme dans le jeu "coucou" la présence/absence, un signifiant du désir, une cause du désir, un signifiant du fantasme (sbarré poinçon a).
l'irreprésentable de la pulsion a sa face signifiante (s barré poinçon D).
Donc on se pose la question, par rapport au grand Autre (A), à l'Autre primordial. L'enfant a-t-il perdu l'objet? (passé du côté de l'Autre). N'est-il plus l'objet jouï de l'Autre? dans ce cas l'enfant est passé du côté du langage, de la demande. Effectivement l'enfant décollé passe ailleurs que par la mère ( hors corps, la demande, le père...).
Le fort/da (symbolisation primordiale) illustre ce passage du manque, de la perte de l'objet à la subjectivation et son corollaire, la symbolisation du sujet.

Est-ce que l'enfant peut énoncer une plainte, c'est à dire se situer comme sujet de la souffrance, ou se taît-il attendant tout de l'Autre comme objet jouÏ ? Son symptôme étant celui de l'Autre et non le sien.
Dans la névrose, il y a eu fonction de séparation par rapport à la jouissance de la mère. L'objet doit chuter et passer à l'Autre (Qu'est-ce qu'il désire? est-ce moi? un autre comme phallus?...).
Pour Marc Stauss l'interprétation oedipienne est insuffisante à traiter de la question de la jouissance de l'enfant (dans le rapport à son Autre). La jouissance étant dans le corps, au niveau de l'objet jouï, dans la pulsion et le fantasme et non dans le signifiant (phallus).
Le Nom du Père, l'oedipe est juste le moyen de faire barrage à la jouissance, d'y mettre des signifiants, des semblants (comme le fantasme, le sympt, le syntome...).
Avec la Métaphore du Nom du Père, la perte d'objet qui a localisé "l'objet a" côté de l'Autre ("objet a" du fantasme et de la demande), phallicise l'objet en le remplaçant par le phallus comme signifiant du manque. L'oedipe oriente la demande côté phallus et père, à partir du manque de la mère et de son désir orienté côté père (phallus).
Sans la Métaphore du  Nom du  Père, il n'y a pas symbolisation du manque, du trou de la mère par le signifiant phallus, le manque est réel, trou réel.

En cure, il y a nécessité de créer le manque pour qu'émerge le désir, sortir de la jouissance de l'avoir (l'objet jouï réel). La mise en parole, l'écoute, sans réponse immédiate, crée le manque et suscite le désir et la place du sujet puisque qu'il devient désirant.
Ou l'enfant est déjà sujet par l'effet du signifiant et l'analyste prend la place vide du manque et du désir, ou il est objet jouï de l'Autre et l'analyste doit opérer la symbolisation primordiale (fort/da) pour produire ce qui n'a pas eu lieu soit la coupure, la séparation, la négativation).
La rencontre avec l'enfant implique une rencontre avec le réel.
Dans la psychose, la place d'enfant jouï de la mère, fait que quand elle est défaillante ou absente, l'objet réel par la perte devient un objet rebus,déchet, persécuteur. Ce trop d'objet jouÏ sur le corps abouti aux mutilations...
La symbolisation consiste à mettre des mots sur l'objet jouï.
Ex: L'enfant objet jouï livré à un Autre dévoreur. A l'enfant de mettre des mots sur cet objet jouï qu'il est pour l'Autre, de le réintégrer dans son fantasme, de le subjectiver, voire d'en faire son symptôme à lui.
Le psychanalyste n'aborde jamais le traumat (la jouissance) directement, d'emblée.
Par la parole, l'enfant devient sujet et constitue son fantasme, soit son désir en associant à l'objet jouï ses signifiants maîtres (a-S1). Attention si le S2 de l'autre fait redoublement de S1 pour le sujet on est dans la psychose (impératifs, voix).
Laisser donc l'enfant sortir de l'objet jouï (sympt autiste sans mots), pour l'aider à trouver un objet semblant imaginaire, dit (S1), un objet donc de désir (a-S1) et non toujours dit de l'Autre comme jouissance et impératif.
le redoublement fait réel alors que la métaphore fait sens entre deux signifiants.
Le S1 ne représente pas le sujet faute d'un autre signifiant mais la jouissance. Du côté de l'Autre le S2 s'il est dissocié d'un S1 fait commandement de l'Autre.

Le sympt analytique c'est celui qui fait métaphore, est analysable, manifestation de l'inconscient, du retour du refoulé (+ le sympt jouï).
L'enfant dans la cure a à faire à un Autre qui ne lui veut rien, se trouve soulagé du poids de la jouissance de l'Autre et peut lâcher son symptôme et construire son fantasme en interrogeant son désir, comme désir de l'Autre (autre scène?).
Ex: Robert (cas de Rosine lefort) qui veut être "l'objet a "de la psychanalyste en lui tendant ses bras pour qu'elle le ramène dans ses bras).
Le symptôme de l'enfant entrave l'effectuation de l'oedipe parcequ'il occupe la place d' "objet a" dans le fantasme de la mère. Non détaché de la mère, il reste voué aux caprices et au service sexuels de la mère. Le Nom du Père, c'est l'appel au signifiant qui indique à l'enfant que la mère désire ailleurs parce qu'elle est manquante (castrée), et que cette castration, elle l'accepte. Donc elle renonce à faire de l'enfant son phallus c'est à dire son désir, le signifiant qui comble son manque.
La phallicisation de la cause du désir s'écrit a/ -Y (-phi).
Il y a donc bien passage de l'objet au signifiant par la métaphore du Nom du Père.
L'enfant dans sa névrose infantile interroge sa place dans le désir de la mère.

Pulsion: support des 1 eres relations entre l'enfant et sa mère, la mère en tant qu'objet d'appel (désir), définie par sa présence/absence. Il ne faut pas que la mère satisfasse trop les objets du besoin.
Le 1 er mathème concerne la perte d'objet: S barré----S1

                                                                      a
Le 2ème mathème inscrit la demande et le signifiant de l'Autre (hystérique) S barré-----> S1
                                                                                                                    a                S2
Exposé de Dominique Cuny, mars 2011

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