lundi 24 décembre 2012

La création de ce groupe de travail à Versailles a pour objectif de réunir des travailleurs sociaux, des enseignants et des soignants des institutions sociales et médico-sociales(éducateurs, assistants sociaux, enseignants, infirmiers, psychologues, médecins, orthophonistes, kinésithérapeutes, etc) autour de l’échange et la confrontation de différentes expériences avec des sujets pris en charge par l’institution.

Cette initiative, proposée et animée par des psychanalystes eux-mêmes engagés dans des institutions, surgit du constat qu’à l’heure de projets sécuritaires et du commandement statistique des normes dictées par des exigences de rentabilité économique, il ya un retour dans les institutions d’une jouissance de pouvoir totalitaire qui, par des injonctions normalisatrices, prône des idéaux de réinsertion sociale et scolaire, gage d’une guérison à garantir, au détriment de la vérité du sujet parlant et de l’énigme de son désir.

Orientés par la découverte freudienne de l’inconscient et ses formations, ce groupe de travail visera à travers d’exposés, de courtes vignettes cliniques, d’études de cas et d’une mise en commun de réflexions, à replacer le sujet en souffrance au cœur des interrogations. La présentation des concepts psychanalytiques freudiens et lacaniens sera le support et l’éclairage théorique pour la réflexion clinique.

Le préalable étant celui d’interroger la parole du sujet, celle qui fait énigme et qui ne peut plus être entendue dans l’institution, comment se retrouver quand l’institution vise la réduction du symptôme, les signifiants du sujet, alors que la psychanalyse cherche leur déchiffrement ?

Face à l’institution qui veut l’adaptation, le bien et la santé de l’individu, tandis que la psychanalyse à l’aide de l’éclairage de l’inconscient vise toujours l’émergence du désir inédit, le groupe de travail tentera de répondre aux questions qui touchent cette expérience institutionnelle :

-Comment peut s’inscrire la référence à l’inconscient dans l’institution ?

-Comment garantir l’écoute du subjectif face à l’Autre du discours institutionnel ?

-Comment malgré la commande institutionnelle et le mandat social écouter ce qui s’énonce du désir du sujet derrière sa demande et sa plainte ?

-Comment, parmi les idéaux de l’institution et autres projets éducatifs ou thérapeutiques, aménager des espaces de vide pour laisser la place au désir de savoir et d’apprendre sur le sujet ?
Célina Brisou-Capriotti
Dominique Cuny

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